Entre 1839 et 1843, Newman prononça une série de sermons thématiques sur les grandes questions "d'actualité" qui étaient au coeur du Mouvement d'Oxford et de sa volonté de vivifier les éléments catholiques de l'Anglicanisme. Réparties tout au long de l'année liturgique, ces prédications sont d'ordre spirituel, mais concernent aussi la nature de l'Eglise, celle du christianisme par rapport au judaïsme et à son attente eschatologique, ou encore le caractère propre du chrétien, que le baptême conforme au Christ en tant que Prophète, Prêtre et Roi. Ils présentent aussi le très grand intérêt de montrer année après année l'évolution de Newman, à un moment où sa confiance dans l'enracinement apostolique de l'église d'Angleterre est entamée par les réactions toujours plus hostiles de la Hiérarchie anglicane face aux idées du Mouvement d'Oxford. Ils donnent aussi la figure achevée de sa pensée théologique sur l'Eglise en tant que présence mystérieuse du Royaume dans le temps - une conception qui ne variera pas lorsqu'il deviendra catholique. En ce sens, les sermons réunis dans ce livre ont une dimension oecuménique qui dépasse leur cadre d'origine. Ils plongent à la racine de ce qui constitue l'Eglise du Christ dans sa plénitude, mais que l'église anglicane ne conservait que de manière fragmentaire et équivoque. Le cycle de ces sermons s'achève sur l'un des plus émouvants sermons de Newman, "L'adieu aux amis", le dernier qu'il prononça dans son église d'origine, en juillet 1843.