ePrivacy and GPDR Cookie Consent management by TermsFeed Privacy Generator

En 1865, quelques mois après la parution de l'Apologia pro vita sua, qui retourna en sa faveur l'opinion religieuse de l'Angleterre, Newman eut soudain le sentiment de la proximité de la mort. L'épuisement ressenti à la suite de l'effort que lui avait demandé sa réponse aux attaques répétées contre lui le plongea dans une tristesse profonde, qu'il maîtrisa et utilisa pour écrire un long poème méditatif sur la mort, et le face à Face qui la suit avec le Christ : Le songe de Gérontius. Newman décrit l'agonie d'un prêtre, sa mort dans la prière, puis l'itinéraire de son âme jusqu'au moment de sa rencontre avec son Créateur. Tout au long de ce chemin, l'âme est soutenue par la prière de l'Eglise de la terre, et accompagnée d'une présence angélique. La beauté du poème conduisit le compositeur Elgar à le mettre en musique en 1908. Le Songe de Gérontius tranpose sous forme poétique l'essentiel de la pensée et de la spiritualité de Newman, en particulier le face à Face final de l'âme avec son Créateur, qui renvoie à sa conversion de 1816, durant laquelle il prit conscience qu'il n'y a que "deux êtres absolument, lumineusement réels : l'âme et son Créateur". Mais pourquoi le "songe" de Gérontius ? L'au delà de la vie est-il un songe ? Pour Newman, c'est au contraire notre existence ici bas qui manque de réalité par rapport à la densité de vie qui nous attend près de Dieu. La mort est le moment de la sortie "hors des ombres et des images, dans la vérité", préparé par un dépouillement progressif du "vieil homme", répété tout au long de notre vie. Pour Newman, l'existence nous est donnée pour nous préparer au face à Face ultime, qui sera aussi une mort à ce qui reste de vanité et de manque d'amour en nous.






Nos partenaires libraires
Acheter en ligne
Change your cookie preferences