La liturgie, art et métier
Préface de Mgr Robert Le Gall
Notre propos veut se situer à la source
même de l'émerveillement de la liturgie.
En prenant suffisamment de recul par
rapport à certaines initiatives artistiques
insuffisamment mûries, comme de
certaines maladresses ou précipitations
pastorales, il faut faire aujourd'hui,
pensons-nous – car on ne la fera jamais
assez – une théologie de la liturgie elle-même
; car, dans sa richesse d'expression,
la liturgie est à la fois le kaléidoscope qui
prismatise toute rencontre avec le Mystère
et l'indice de la Beauté le plus certain
qui soit au monde.
La méthode que nous
suivrons ici ne sera pas cartésienne, sans doute ; mais comment
pourrait-elle l'être en de telles matières ? Elle sera expérimentale,
intuitive, méditative, impressionniste, circulaire ; homogène à
son objet, elle sera elle-même, en un mot, d'ordre artistique. Au
commencement d'un siècle nouveau, un demi-siècle après le second
concile du Vatican, nous espérons que, secrètement nourries par
l'émerveillement devant « la Lumière qui divinise » et le Son qui
nous parvient déjà, ces pages pourront susciter une réflexion, une
admiration nouvelle pour la liturgie et, tout aussi secrètement,
peut-être, réparer et préparer les formes artistiques dont elle a
besoin.
François Cassingena-Trévedy
Moine de Ligugé, François Cassingena-Trévedy enseigne la liturgie à l'Institut
catholique de Paris. Son livre Étincelles (Ad Solem) a reçu le Prix Humanisme
chrétien 2005. Son dernier livre, Te igitur, a paru en février 2007.