Nous parlons, nous écrivons.
Nous utilisons le langage pour désigner les réalités qui nous entourent, mais sans toujours avoir conscience de ce que la réalité désignée contient tout un univers, auquel le mot nous renvoie sans jamais l'épuiser. C'est le cas, éminemment, des paroles de l'institution de l'Eucharistie, " Ceci est mon Corps ", que ce livre étudie d'un point de vue d'abord linguistique, avec Pascal et les Grammairiens de Port-Royal, puis métaphysique, en s'appuyant sur les Questions 75 à 83 de la Somme de théologie, où saint Thomas d'Aquin traite du sacrement et du rite de l'Eucharistie, et enfin littéraire, à travers la lecture d'un épisode de la Quête du Graal.
" Mais auparavant, écrit Catherine Pickstock, puisque l'Eucharistie implique signes et langage, il faudra prendre en compte, quelque peu, la critique que les philosophes postmodernes, notamment Jacques Derrida, nourrissent contre la possibilité d'un discours théologique véritable. Mais ce ne sera que pour mieux souligner combien cette nouvelle sophistique est lettre morte face à la simplicité des paroles de l'institution de l'Eucharistie."