Offrir l'asile de la parole à la Présence aimante partout présente. La poésie naît d'un contact avec ce qu'il y a de plus puissant et de plus ténu à la fois : la Vie invincible dont le tintement est de fin silence. Une profusion initiale altère, suscite et interpelle. Un "je-ne-sais-quoi" de ténu blesse, fascine, émerveille et échappe infiniment. C'est cette impossibilité de saisir la Présence bien-aimée qui éveille le chant poétique et le fait parole amoureuse.
Présence virginale, comparable à une mélodie secrète, dont le verbe poétique aspire à être le geste dénudé. Geste verbal de la Vie ineffable en sa pure densité de présence. D'où l'impérieuse nécessité : comment dire dans la fidélité à l'inaugural ? Comment porter l'incandescent ? La poésie est une folle réponse d'amour à cette Présence de feu.