Dire comme l'on voit, façonner le rythme avec les mots jusqu'à ce que l'image apparaisse, d'un coup, passe comme une brise, nette, pure, et apporte avec elle l'espace d'où elle se détache. La poésie d'Isabelle Solari évoque le Haïku japonais, où le silence du non-dit concourt avec l'écrit pour provoquer cette « frappe de sens » qui nous fait comme toucher l'être. Elle rappelle aussi la peinture chinoise par les paysages, les mondes évoqués, étrangement familiers et en même temps lointains, que ses vers font comme resurgir d'un horizon d'éternité.
Les rivages où pointe l'aurore,
les vagues en brisure
et les lames cerclées d'or :
tout un monde a paru.
« La poésie naît d'une rencontre. » Pour Isabelle Solari, cette rencontre a d'abord été celle de l'Eglise, il y a vingt ans. A sa conversion a répondu une vocation d'écriture, mûrie au long d'un compagnonnage poétique avec Saint-John Perse, Claudel, Rilke, puis spirituel avec sainte Catherine de Sienne et saint Dominique, qui a donné à sa poésie cette tonalité particulière, marquée par le désir de « faire voir ce que l'on a contemplé ».
Je ne veux pas dire,
je veux peindre ;
l'âme intérieure.
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